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Les misérables
Ladj LY
Budget = 1,8 M€
BOX OFFICE France = 2 384 / 73 068 - 559 000 - 2 182 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,024 / 0,330 M$
BOX OFFICE Monde = 54,6 M$
 

Petit budget, caméra légère et à l'épaule, la réalisation se veut immersive alors qu'elle est un peu fragile et empêche grandement au film d'atteindre sa toute puissance. Ces zooms avant intempestifs ont une portée très limitée sur nos émotions et contribuent à nous tenir à distance d'un film qui aurait mérité un point de vue plus fort, plus habile : Ladj Ly devra encore faire ses preuves.
Tranche de vie de la Téci : et celle d'un nordiste qui découvre ce monde de tensions, de violence et d'irrespect, de fatigue et d'usure, où les règles sont différentes, où la bavure n'est jamais très loin. Il redécouvre son métier de flic et l'adaptation nécessaire pour travailler dans un milieu plus hostile que jamais ; un monde entre justice et loi de la rue où l'auteur se livre à une étude des rapports de force entre voyous, religieux et flics. De là découle un autre sentiment de frustration : de ces personnages forts, joliment multiples, on aurait tellement aimé les connaître plus en avant, chacun d'entre eux, jusqu'au moindre second rôle.
On sent et on ressent jusque dans notre moelle que l'auteur connaît son sujet sur le bout des doigts, il sait nous le présenter avec force de détails et un vécutparfaitement retranscrit. Il s'agit d'une vision réaliste, formidablement immersive mais un peu mince dans sa scénarisation : plus une déclaration d'amour à un quartier qu'un drame solide, comme une formidable visite guidée via le regard extérieur d'un bleu, témoignage sur cette extrême pauvreté, cette violence des rapports qui ne demande qu'à exploser, cet espèce de sentiment d'abandon multilatéral dont il ne semble y avoir aucun remède. Les Misérables dévoile toutefois dans son ultime scène, climax extrêmment intense de l'œuvre, ce cycle de violence dont on ne semble ne jamais devoir s'extirper : étranglés que nous sommes par sa violence et son désespoir, nous sommes projetté dans une réalité amère.
Loin de la puissance de La haine, loin de nous transporter, de nous révolter avec la même verve et le même savoir-faire sur toute sa longeur, Les misérables reste un témoignage essentiel. Mais quelles solutions proposent-ils, si tant est que ce soit son rôle ? La mise en exergue de l'intro et de la conclusion permet d'entrevoir une lueur, si ce n'est d'espoir, tout au moins d'optimisme.

La critique des internautes
 

 

NOTE : - / 20

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