Divorce à l'américaine.
Un couple qui nous ressemble tellement, mais un couple d'artistes
en plein divorce ; et un auteur qui en profite pour jeter un
regard sur le petit monde de la TV / du cinéma / du théatre.
Baumbach filme ces héros du quotidien à hauteur
d'homme afin que la caméra ne les écrase point,
il se calque admirablement sur leurs regards. Il devient tout
à la fois Cassevetes et Lelouch : sensible, à
fleur de peau, humain : laissant ainsi ses acteurs faire naître
l'émotion auprès des spectateurs, le plus naturellement
du monde. Le film résonne, sonne juste, les dialogues
nous renvoient à nous mêmes la plupart du temps,
quelque soit notre histoire : cependant le film se tasse sur
la longueur, se métamorphosant en docu fiction sur un
divorce à l'américaine, avec ses inévitables
et ignobles combats dans la boue. Finalement Baumbach se répète
en proposant à un plus large public un remake déguisé
de son Les Berkman se séparent. Même
si l'analyse du couple en décrépitude, de long,
en large et en travers est d'une authenticité troublante,
entre les mots qui dépassent les pensées et les
vérités qui blessent ; Marriage story
trouve le ton.
Et qu'il est bon de voir Scarlett et Adam (pour ce dernier on
y est plus habitué) dans de plus modestes productions,
sans frou-frou, sans chichi, sans effets, voir sans make up.
Leur interprétation est littéralement bouleversante.