Les éternels préjugés sur nos zones de
supposés non-droits ont la vie dure : Jusqu'ici
tout va bien réussit-il à ne pas être
la sempiternelle comédie française où les
opposés finissent par s'attirer ? Ou les codes ne sont
que trop respectés ?
Et bien on ne peut pas dire que les personnages font évoluer
le concept : avec en tête de casting l'éternel
mauvais père de famille, chef d'entreprise forcément
imparfait. De même la confrontation des deux mondes ne
débouche que trop rarement sur un humour inspiré,
le scénario restant paresseux et toujours assez prévisible
(à l'image de l'embauche de Samy, bien à propos).
C'est un film en ligne droite, convenu qui n'offrira qu'une
vision de la banlieue assez réductrice, avec sa populace
trop caractéristique, pour ne pas dire caricaturale puisque
tout y passe : violence, drogue, insécurité, racket,
vols, gangs, vendetta... A peine évoque-t-on le talent
d'un personnage pour aussitôt le faire replonger dans
les clichés (le racketeur est un... rappeur), tout juste
innocente-t-on le coupable idéal pour en trouver d'autres
issu du même monde ; de même que les solidarités
des banlieusards, ciment social essentiel, ne sont pas assez
mises en avant. Je ne me suis pas reconnu dans ce film.
Bien sûr : Lellouche est bon, le film se regarde assez
facilement, ne manque pas de scènes souriantes mais il
rate le coche quant à briser les codes du genre ; ce
que fait pourtant sans peine et avec intelligence la scène
du délis de faciès, ou bien celle, succulente,
du resto, ou encore celle du cri "Allahou Akbar" et
les scènes pré-génériques, hilarantes.
C'est en fait tout ce que j'attendais du scénario.