Une famille marseillaise.
Vous connaissez mon amour déraisonnable pour le cinéma
de Guédiguian ? Et pourtant j'ai commencé par
avoir une opinion plutôt négative de ce film...
induite par le récit banal d'un homme qui retrouve la
vie après la prison ; par celui d'un couple, de couples,
avec leurs problèmes de couples. De commerçants
aux dents longues qui volent leurs clients. D'autres qui tentent
de survivre. Bien sûr chacun pourra trouver, au travers
d'une scène ou d'un personnage, un peu de sa vie, de
ses combats. Bien sûr que certains de ces humains, sont
méprisables, raciste, menteurs, odieux, drogués,
prétentieux, méchants...etc - et nous font grincer
des dents. La morale sera d'ailleurs implacable à leur
égard. J'ai retrouvé l'auteur mais pas son inspiration
habituelle.
Un peu comme si l'accent marseillais couplé aux haïkus
venait quelque peu adoucir, cette fois, la virulence habituelle
du plus socialiste des auteurs français, sa verve peinant
à nous atteindre faute d'un scénario assez carré
(la scène de l'infirmière est trop limpide, par
exemple). On sent que l'on passe à côté
d'un drame magnifique, ici trop écrit et parfois à
la limite d'une certaine caricature de son cinéma. Trop
posé derrière la caméra, Guédiguian
continue de filmer la misère, les misères, mais
pas avec le même entrain, même s'il va remarquablement
crescendo.
Disons que derrière de louables intentions j'ai été
beaucoup moins touché par cette diatribe sur la famille,
au final cependant grandiose.