Sortie en catimini il y a plusieurs mois, je découvre
sur le tard ce dessin animé... et je suis définitivement
conquis.
Ce film narre, à l'arrivée des Khmers rouges,
l'exode forcé des habitants de Phnom Penh (Cambodge).
A l'image de Valse avec Bachir ou Persepolis,
l'auteur a choisi l'animation pour raconter un drame éprouvant,
une manière d'universalisé le discours afin de
ne pas oublier et garder les yeux ouverts. Derrière un
scénario bouleversant, dont on ressent le vécu,
il y a une oeuvre qui s'élève contre les idéaux
simplistes, le passéisme arriéré, les extrêmismes
qui cherchent l'uniformisation, l'assimilation, avec -toujours-
en arrière-pensée, un bien-fondé idéologique
et sociétal. Ici en réponse à l'impérialisme
occidental. Comme ce fut tout autant le cas dans certains pays
de la péninsule arabique et, peut-être aujourd'hui,
en Europe et aux USA, en réaction à une autre
forme d'impérialisme : la mondialisation... Mais dans
tous les cas ces idéologues mettent en place des régimes,
des sociétés qui oublient l'humain au profit de
collectivités illusoires.
Funan est un film à l'identité
asiatique, à la superbe composition musicale, œuvre
didactique et documentée, historique, œuvrant pour
que chacun connaisse cette histoire qui pourrait, en apparence,
paraître loin de nous. Œuvre sur la solidarité,
la famille, la liberté, l'humanité et la résistance.
Un film très dur, mais nécessaire. Parfaitement
émouvant.
Peut-être pour nous permettent, riches occidentaux que
nous sommes, de mesurer notre bonheur et de relativiser notre
quotidien. Sans pour autant oublier de ne jamais troquer notre
liberté, quelle qu'elle soit...