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Le coin fantastique
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La favorite
Budget = 15 M$
BOX OFFICE France = 2 487 / 20 162 - 167 000 - 498 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,4 / 34,4 M$
BOX OFFICE Monde = 95,9 M$
 

Les films en costumes ont cette réputation auprès du grand public d'être guindés, inutilement pompeux, raides sur leurs assises, de facture trop classique, à la finesse d'une réalisation qui se confond souvent avec l'ennui.
Et puis il y a La favorite : d'un auteur hors normes que l'ont attendait absolument pas sur ce terrain là (quoique...). Et à partir de cette considération, le monsieur va se permettre de, littérallement, faire imploser le genre. Sa manière de promener dans sa caméra dans les couloirs avec une froide élégance démontre la sévérité de ce monde, sa façon de filmer en contre-plongées ces personnages démontre à quel point ils se donnent une fausse importance ; sa technique atypique d'user de focales exagérément larges afin de noyer ses riches propriétaires dans leurs palais démesurés prouve combien ils sont vains. Et l'utilisation de moult travelings avant parait signifier que rien ne peut les empêcher d'avancer, aussi loin soient-ils de toutes moralités. Brillant et sans appel.
Il y a ensuite une déconstruction de ce type de film : la photo finement nuancée est peut-être le seul "raccord" avec le genre ; car la musique souvent monocorde, voir stridente, dénote fabuleusement, tout comme un langage cru et des moeurs sans filtre. Lanthimos est parfaitement aidé de ces actrices / acteurs qui semblent être comme des poissons dans l'eau et font divinement ressortir ces jalousies et intrigues diverses pour s'attirer les faveurs d'une reine inédite au cinéma.
Son scénario en apesanteur porte tout autant sa griffe : s'agit-il ici de ridiculiser le genre, les personnages ou l'époque ? Pour ma part j'y ai vu une fascinante relecture d'un genre sclérosé, accentuant ses défauts comme dans une parodie subtile et grinçante, jouant de l'extravagance supposée de l'époque par une extravagance scénaristique, marque de fabrique de l'auteur. L'ascension d'une servante vers ce pouvoir qui n'est autre que déchéance.
Drôle et couillu, poisseux, sexué, enragé comme une lutte entre femmes, comme une critique cinglante de l'avidité et du pouvoir.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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