Un montage au couperet qui donne au film, véritable
tourbillon d'images, une impression de vertige ; vertige souligné
par une réalisation qui offre un point de vue pointilleux
sur chacune des scènes. Et une mitraille de dialogues
taillés dans le roc.
El reino est film politique batti comme un
thriller -le héros est la "victime", le réalisateur
adopte son point de vue- d'une clarté irréprochable
: il se compose de corruption en chaîne, d'affaires en
cascade, d'enjeux électoraux, d'enjeux familiaux et personnels,
de sales plans, de petites manigances et de leurs conséquences
pour s'en sortir sans trop de heurts.
Petit bijou visuel superbement maîtrisé, il s'avérera
trop précis, trop englué dans les détails
de l'affaire, et finira quand même par se diluer un peu.
Ça reste une œuvre très solide, immersive
et bien roulée, critique acerbe de la politique d'aujourd'hui,
de ses rouages, de ses dérives, de ses aberrations, démontrant
que le pouvoir est non seulement corruptible mais corrompt.
Une œuvre pleine de désillusions et par la même
très moderne.