L'histoire d'une rencontre : un film qui finit là où
d'autres commencent. Ou l'art de la non-comédie romantique.
Ils sont parisiens, ils vivent à deux pas l'un de l'autre,
ils prennent le métro ensemble tout les jours et pourtant
ils ne se connaissent pas. Le commun des mortels : avec leurs
points communs, et leur différences.
C 'est justement le montage alterné qui va aider le réalisateur
à souligner ces différences, mais également
les similitudes qui "unissent" ce couple en devenir,
et ainsi capturer toutes les subtilités de l'être
humain, ses solitudes, ses petites maladies, ses rencontres,
ses amours, ses dépressions (ses chats) ou encore ses
espérances. Deux âmes noyés dans Paris,
en perte de sociabilité... Triste. Mais ces héros
du quotidien à l'épaisseur tangible sont, tout
comme chacun d'entre nous, fragiles, justes. Eux.
On ne manquera pas de noter, en marge, une belle pique à
l'égard de ses réseaux sociaux censés nous
rapprocher mais qui pourtant nous séparent, faisant de
nous de simples photos, des noms d'emprunt, voir d'infâmes
numéros. Un peu d'acide sera tout autant verser sur Amazon
et compagnie -le penchant inhumain du film, antithèse
s'il en est- et ces call centers qui ne valent guère
mieux que de vulgaires machines !
Et, bien sûr, tout cela à la sauce Klapisch, avec
une bonne dose d'humanité, de la douceur et une empathie
absolue. Avec un regard affable jeté sur les psychothérapies,
lien qui va être le fil d'Arianne du métrage. A
cette sauce vous rajoutez un F. Civil toujours au top de sa
forme, une A. Girardot qui crève l'écran et une
pelletée de seconds rôles marquants et délicieux.
L'une de ces œuvres où, parfois, un simple "merci"
délivre une dose insensée d'émotion. Formidablement
humain !