Coincé entre Le
grand bain (dont il partage le sport et l'idée
du voyage) et Champions
(dont il partage le pitch et l'idée de la tolérance),
ces crevettes ne sentaient pas forcément le frais ; cependant
le traitement se démarque grâce à de fortes
personnalités au scénario et une originalité
qui se trouve tout ailleurs. Du sujet de fond jusqu'à
la qualité des gags et des répliques.
S'il est une question cinématographique que Les
crevettes pailletées nous pose, c'est bien
de savoir quelle est la différence entre une comédie
homo et une comédie hétéro ? La réponse
? Aucune, bien sûr : la seule chose qui compte, c'est
que ce soit drôle.
Et ce n'est d'ailleurs pas tant le regard du personnage homophobe
qui compte, qui fait la force de l'histoire -car on sait très
bien ce qui va advenir de lui et de ces idées haineuses-,
mais c'est plutôt ce regard sur une communauté,
à travers les yeux de ses membres, qui permet de faire
ressortir somme toute la banalité d'une équipe
de water polo, avec en point d'orgue les problèmes de
chacun, les amours, les bonheurs, les drames, les petites histoires,
les préjugés, les maladresses...etc.
Une oeuvre positive, feelgood, fun, musicale et jouissant d'un
bel emballage ; si je puis me permettre. Avec une jolie pointe
d'émotion finale.
Il manque peut-être un peu de temps pour voir tous les
personnages développés à égalité,
même s'il est vrai que cela aurait pu ralentir le rythme
soutenu du scénario.