La toute première scène démontre que c'est
une oeuvre parfaitement documentée, très technique
et qui a beaucoup d'allure. Pour le reste je suis partagé
: entre l'histoire et les images.
Le chant du loup vise l'originalité
derrière un film de genre aux possibilités limitées
: il trouvera toujours un angle nouveau afin de ne jamais laisser
le spectateur en rade. C'est le cas de son approche même
du genre, se focalisant judicieusement sur ce marin, l'Oreille
d'or, véritable "yeux" d'un sous-marin aveugle,
élément vital d'un équipage à la
merci de mille dangers. Et c'est ainsi que le film nous immerge
rapidement et ne nous lâchera presque plus.
Mais c'est pourtant à ce niveau qu'apparait le principal
défaut du scénario : il n'y a bien qu'un seul
personnage qui soit à peu près décemment
développé (son caractère, sa love story)
; les rôles secondaires resteront des esquisses que le
script n'aura jamais le temps d'approfondir et auxquels, par
conséquent, le spectateurs aura du mal à s'identifier,
pour lesquels il existera une certaine distance émotionnelle.
Vraiment dommage.
Pour en revenir au scénario, aucune déception
pour ma part : il rebondit d'une intrigue à une autre,
laisse la place à une histoire en flux tendu, s'avère
être une mécanique parfaitement huilée,
un petit bijou de suspens haletant où la tension est
suffisamment palpable pour que le spectateur plonge au coeur
de l'action. La dernière heure prouvera au monde que
les français savent faire des films d'action à
la fois couillus, intelligents et efficaces.
Paradoxalement c'est pourtant ce coeur qui constitue le second
défaut du film : le réalisateur nous offre son
1er bébé, ambitieux et globalement réussi,
mais il ne trouvera jamais ses marques. Le métrage pèche
par sa réalisation : cette dernière se réduit
à de simples plans de coupe, très peu de mouvements,
et on sent que Baudry est vraiment à l'étroit
dans son décor. Une fois de plus c'est dommageable, car
il transforme son oeuvre en un film d'action un peu raide, sauvé
par le montage, mais où l'on ne se régale pas
visuellement comme on le devrait. Jusqu'à son paroxysme
: lors de la scène de bombing / d'attaque, on a envie
d'être au coeur de l'action, au centre de ce sous-marin,
avec son équipage ; et finalement on arrive après
la bataille pour simplement constater les dégâts
; c'est chiche et très frustrant.
Reconnaissons lui enfin une bande son démentielle et
une musique de composition à la fois mélodique,
suffocante et vibrante.
N.B. : le décodage du mot de passe me pose quelque problèmes
informatiques dans la mesure où les touches ont souvent
de mutiples fonctions... Un détail.