Comme 80 % des comédies françaises il y a une
(bonne) idée de départ : le bon père de
famille, ami cher, qui devient aveugle à la suite d'un
accident, mais également obsédé par la
nourriture et qui dit haut et clair tout ce qu'il pense. Disons
plutôt qu'il possède un odorat soudainement très
développé ; mais de toutes façons cet aspect
reste très moyennement illustré. Et c'est dommage.
Rire du handicap aurait été osé, délicat
et, si c'était bien réalisé, hilarant.
Mais en réalité le film préfère
se contenter d'un humour faible et d'un alignement de scènes
d'une banalité sans pareille, à défaut
d'intrigue, de personnages creux qui laissent étrangement
de côté le "héros", de dialogues
linéaires qui ne font pas avancer le film et finissent
par ennuyer le spectateur que je suis. Un film long comme un
dimanche de pluie et où les sentiments sont franchement
absents.
Mais ce n'est pas le pire. Essayant de traiter de la déliquescence
d'un couple, le film se permet de le faire de manière
immorale et amorale, puisque la femme trompe impunément
son mari handicapé, se servant de ce même handicap
et de sa supposée "bienveillance", de son courage
légitime et raisonnable comme d'une excuse pour mentir
aux siens (seulement les enfants... quel courage) et commettre
le pire. Grotesque... mais symptomatique. Le symptôme
d'une société qui n'assume pas totalement ses
responsabilités, et trouve toujours une façon
de se dédouaner moralement ; du mensonge toléré,
celui d'une société qui, non seulement est malade,
mais ne s'en rend même plus compte. Indigne et minable.
Reste l'aspect "écrivain à la petite semaine"
qui reste très bien senti, étudié à
fond.