Un film politico-europeo-grec : la vulgarisation de la crise
grecque dans une œuvre 100 % politique.
Costa-Gravas a beau mettre de la vie dans tout ça, et
c'est tout à son honneur, ça reste purement technique,
intéressant certe mais froidement mécanique et
quasi-documentaire. Quasi. Le film va au cœur de la politique
puisqu'il s'agit d'une oeuvre purement diplomatique -si je puis
dire-, qui ne prendra jamais le temps d'humaniser, de présenter
ses personnages hors de ce contexte ; les divers acteurs semblant
n'être que des pions, littéralement remplaçables,
déshumanisés. C'est terriblement froid et non
cinématographique, raide comme la justice, et on finit
pas se demander où se situe la métaphore !
Mais d'un autre côté Adults in the room
met le doigt sur certains enjeux de l'Union européenne
dont les intérêts passent, nous dit l'auteur et
l'histoire, coûte que coûte avant celui des nations
: on y parle politique d'austérité ambiante, main
mise de l'Europe sur les économies nationales, raideur
procédurale, administration pesante & intransigeante,
populisme, presse relayant des informations invérifiées...
Et on y croise même quelques personnages politique célèbres.
Cependant cela reste un sujet difficile à manier et dont
le format documentaire aurait sans doute été plus
adéquat pour une analyse plus en profondeur ; en contrepartie
le traitement aurait été plus distancié
alors qu'ici nous sommes plongé au coeur du système.
Adults in the room tourne en rond comme l'irremboursable
dette de la Grèce, devient assez caricatural et on se
demande, étant donné qu'il s'agit d'une fiction,
où se situe la vérité.
Un regard sur les coulisses de la politique : ces mensonges,
son hypocrisie, son inhumanité, ses discours de façade,
sa façon de broyer les belles âmes et les grandes
ambitions. A l'image du ballet final...