Roubaix. Noël.
Dans la beauté noctambule du Nord, Desplechin nous propose
une immersion dans un commissariat : une équipe, de multitudes
d'histoires, des enquêtes qui se concentreront finalement
sur deux ou trois d'entre elles. Des enquêtes autour de
citoyens roubaisiens : des violents, des mythos, des fous, des
victimes, des témoins, des menteurs, des tueurs, des
violeurs. Des gens. Et des histoires de flics au sein de leur
métier : l'expérience faisant foi, le héros
de ce quotidien semble être ce commissaire au grand charisme
et aux sens particulièrement développés.
Et c'est tellement plus intelligent que les pseudos reportages
in vivo que nous propose as vitam nauseam la TV poubelle. Moins
sensationnel mais vraiment plus humain.
Alors il faudra cependant mesurer notre déception, car
hors mis le cadre, il n'y a rien de bouleversant dans ces histoires
: c'est carré, réaliste, sincère ; c'est
le but. Ni Marchal ni Mann, ni thriller ni docu, le scénario
ne présente pas une affaire exceptionnelle pas plus que
remarquable ou éloquente ; une banale affaire du quotidien,
avec la simple recherche d'une vérité diaphane.
Un film policier filmé comme un film d'auteur, avec un
beau point de vue sur les personnages, un polar qui sent le
"vrai" mais qui manque également beaucoup d'émotion,
de puissance dramatique. D'originalité fondamentale.
Malgré des numéros d'acteurs comptant parmi ce
que j'ai vu de mieux cette année