Fast & Serious.
Le Mans 66 est une oeuvre sincère :
c'est à la fois une success story qui parait courue d'avance
mais qui est portée par trois acteurs d'exception (pardon
: quatre acteurs ; T. letts, qui joue H. Ford II, est extraordinaire).
C'est tout autant une oeuvre qui claque visuellement, portée
par un très bon réalisateur qui, pourtant, ne
m'a pas complètement convaincu dans ses scènes
posées, trop appliqué avec son abcdaire du cinéma.
A ceci s'ajoute bien évidemment des personnages forts
qui vous touchent immédiatement, des véhicules
de légendes qui vous feront rêver et, comble de
la sincérité faite hommage, des images analogiques
à la puissance incontestable.
N'étant absolument pas amateur de sport automobile pas
plus que de belles mécaniques (j'ai cependant une véritable
fascination pour les "américaines" des années
50-60), j'ai trouvé que le scénario filait un
peu droit, prenant même quelques raccourcis (la 1ère
conception de la GT40 aurait mérité d'être
mieux introduite), restant collé à une trame au
classicisme un brin pompeux (le pilote imposé par Ford,
l'échec avant le succès...), ne développant
pas de fortes thématiques si ce n'est dans l'opposition
de la passion / l'intégrité Vs les intérêts
financiers / le prestige / l'égo. Même si le film
trouve un second souffle émotionnel dans sa sublime fin.
Le Mans 66 est dont un fabuleux livre d'histoire,
agréable à feuilleter, solide dans ses textes,
efficace dans ses illustrations, très drôle qui
plus est, et qui sait nous prendre à la gorge au moment
opportun : quand les moteurs vombrissent, nos petits coeurs
s'enflamment et restent scotchés au fauteuil. Très
classique mais très plaisant.