Vous serez happé par cette incroyable première
séquence, séquence qui donnera le rythme au film
tout entier : faire naître de l'émotion, toutes
sortes d'émotions, via un écran d'ordinateur.
Et tout le scénario va s'écrire via cet outil
hyper connecté mais, finalement, extrêmement intime
; il sera le seul témoin devant la caméra.
C'était une gageure que de faire naître des sensations
par ce biais : pourtant de suspens il est question ici ; on
revit ces situations de parents inquiets que l'on a tous vécu
un jour ou l'autre. Les situations humoristiques font singulièrement
mouche. Les émotions traversent les écrans. On
se prend facilement au jeu.
Voici donc un polar 3.0 où l'enquête va être
menée à travers téléphones, tablettes,
caméras et ordinateurs, par le truchement de ces logiciels
que l'on possède tous sur nos machines. Rebondissements
et surprises assurés, admirablement maitrisés
par un scénario qui nous promène diaboliquement
; même si un détail incongru sabote un pan du suspens
(des conclusions policières sans preuve visuelle...).
Et le final est un gros poisson pas forcément facile
à gober, détonnant un peu face au réalisme
du film. Mais il y a pourtant un sens profond derrière
tout cela : lorsque l'on découvre la supposée
victime sous son vrai jour, comme si le web nous donnait la
possibilité d'une double vie.
Novateur, passionnant, intriguant, ça fonctionne parfaitement.
Le film montre le fonctionnement des réseaux sociaux
et les démonte dans ce qu'ils ont d'hypocrites, d'immoraux
et d'indécents (Cf le spam mortuaire). De la poudre aux
yeux, des mensonges et de l'apparat autour desquels est construit
l'intrigue avec brio. Pari réussi.