Rémi sans famille ressemble exactement
à ce que j'attends du cinéma français :
être à la hauteur de nos attentes, à la
fois en terme de divertissement et d'art. Bénéficiant
d'une réalisation ample et racée qui nous sort
de la routine habituelle -pour ne pas dire télévisuelle-
des grosses adaptations de ce type, nous savons en quelques
plans que l'on est entre de bonnes mains. Et il y a effectivement
un véritable travail sur l'image, sur les couleurs, sur
les ombres et la lumière, si bien que le film devient
une friandise pour les yeux et les sens ; le rapprochant, même
si dans un style différent, des prouesses visuelles d'un
Empereur de Paris.
Œuvre parfaitement, superbement soignée, à
la musique dense, au casting solide et formidablement à
l'aise, il ne lui restait plus qu'à nous surprendre littéralement.
Et c'est également chose faite. Car, même si on
l'on connaît l'histoire pour l'avoir lu ou regardé
sur nos petits écrans, le récit sait capter à
merveille notre attention et ne laisse aucun temps mort dans
le sens où cette adaptation est très "moderne".
Jamais tire-larmes, simplement juste, c'est une œuvre qui
ne me paraissait pas forcément judicieuse sur le papier
mais qui pour le coup existe pleinement à l'écran.
Elle laisse même un brin songeur.
Et n'omettons pas le message que délivre cette histoire
atemporelle : mieux vaut une vie libre et pauvre de saltimbanque
qu'une existence aisée mais obéissante de valet,
démontrant combien le film traduit idéalement
l'esprit du livre, son essence même. Une œuvre qui
joue intelligemment sur la corde sensible.