C'est un début haletant mais en demi-teinte qui nous
est proposé : le film est doté d'une réalisation
efficace, pourtant jamais raffinée, d'un beau montage
alterné (si seulement les plans s'étaient répondus...)
et d'un scénario qui part au quart de tour mais ne soigne
pas assez son personnage principal, va un peu vite en besogne
(la scène du vestiaire). Avant de ralentir la cadence
et d'entrer dans le vif du sujet. Ou presque. Le scénariste
nous propose une espèce d'anti-thèse aux "Kingsman"
: abordant le thème de manière réaliste,
appuyé sur des enjeux "réels", de façon
froide et crue, dans les décors glaciaux de l'Europe
de l'Est. Sauf qu'ici l'approche est étonnamment et éminemment
sexuelle : ce qui me laisse assez dubitatif... la femme espionne
ne vaut que pour son corps et son abnégation ? Certe
: pourtant le "métier" est beaucoup plus complexe
et complet ; d'ailleurs on la verra entrer par effraction dans
un appartement, fouiller méthodiquement une pièce,
se battre...etc, sans que la 1ère partie n'ai abordé
ces aspects là, essentiels. Ce qui laisse à penser
que le film tourne autour du (superbe) corps de Jennifer plutôt
qu'autour d'un synopsis aussi solide qu'on veut bien nous le
faire croire. Et puis il y a cette intrigue principale qui ne
décolle pas vraiment, même lorsque les protagonistes
se croisent enfin ; les enjeux n'impliquent pas le spectateur,
ce qui rend le film trop ténu. Red sparrow ne
nous embarque jamais complètement et se résume
encore une fois à des histoires d'amour, de mensonges,
de trahisons et de menaces ; comme dans un film d'agent secret,
avec en prime sa révélation finale qui n'a plus
le poids qu'elle mérite. Visuellement agréable
mais rarement convaincant et d'un intérêt passable.