Retour sur un crime qui avait secoué le petit monde
de l'olympisme. Et c'est pour mieux effacer ce sentiment qui
était le mien à la sortie de ce film : Tonya Harding
était coupable. Sauf que l'histoire -comme souvent- est
bien plus complexe qu'il n'y parait. Sauf que, nous dit le scénario,
Tonya avait de prime abord de sérieuses excuses : elle
est issue d'une famille de rednecks américains de la
pire espèce : vulgaire, sans gêne, limitée
intellectuellement, froid, à l'hygiène de vie
immonde, violent,... Oui : violent. Et c'est sa seconde excuse
: de fille quasiment persécutée par une mère
pas très loin d'être cruelle (sa dernière
scène m'a scotché !), elle est passée à
femme battue par un mari (avec ce soupçon de reproduction
du modèle familial) qui va se retrouver au coeur de l'affaire.
Et c'est sa troisième excuse et l'explication de ce crime
: car finalement la vraie compétition est ici, entre
la bêtise crasse d'un époux et la crétinerie
avérée de ses relations, celles qui vont l'entrainer,
avec sa femme, dans une spirale folle et incontrôlable.
Moi, Tonya c'est également le portrait d'une
femme, patineuse décalée, à mille lieues
de l'image que l'on a des compétitrices de ce sport,
parfaite anti héroïne, véritable Harley Quinn
du patinage artistique qui va finir, tout au long du film, par
devenir attachante, à force de volonté et de passion,
et qui au final paiera très cher sa naissance au bas
de l'échelle sociale. On ajoute à ce beau mélange
une bande originale de fou (Barracuda !!), des scènes
de patinage à couper le souffle, une réalisation
aérienne qui vous projette sur la glace, et des acteurs
/ trices à tomber par terre. Un bel éclairage
sur une affaire ubuesque, qui a mal tourné, et qui aurait
pu faire un excellent épisode de la série Fargo.