Kechiche ou l'art d'étirer le temps... Parfois pour
le meilleur : ici pour le pire. A la vision de ce film il est
assez aisé de comprendre pourquoi les spectateurs, même
les plus avisés, fuient ce type de cinéma qui
ne dit rien ("Ma meilleure amie est amoureuse") et
met des heures à le dire ; avec des problèmes
de continuité digne d'un travail d'amateur. Moi-même,
au bout de seulement 20 minutes (le film dure près de
3 heures !) j'avais envie de fuir tant je m'ennuyais. L'histoire
/ les histoires de jeunes qui se cherchent, s'aiment, de corps
indécents et sans âme, de dialogues à s'arracher
les cheveux -et censés faire "authentiques"-,
de scènes de drague pénibles et irréalistes
et d'alignement de séquences définitivement stériles,
privées de sens, de dramaturgie et de cinématographie.
Mektoub my love est très limité
dans ses thématiques, inconsistant, superflu comme ses
personnages : il est délicat de faire le bilan de ce
que ce scénario nous a apporté en tant que spectateur,
tant je n'ai pu me raccrocher à quoique ce soit. On en
viendrait même à souhaiter qu'un drame intervienne
pour secouer ce petit monde endormi et ce film qui ressemble
à un documentaire sans sujet... 128 000 entrées
pour plus de 8 millions et demi d'investissement.
Accordons au réalisateur une multiplicité d'angles
parfois salvateurs quand sa caméra n'est pas racoleuse
voir obscène (lorsqu'il s'attarde sur certaines parties
des corps féminins). La dernière partie est redoutablement
interminable (les jeunes dansent et s'amusent devant la caméra
durant plus d'une demi-heure) et l'auteur impose clairement
un style anti-Nouvelle-Vague, post-Godard, où il évince
toute ellipse.
Quelqu'un serait-il à même de m'expliquer en détails
l'utilisation de ces 8,6 M€ de budget ?????