Dieu que le costume et le verbe d'antan conviennent bien Édouard
Baer !
C'est un récit plein de charme et de poésie, de
finesse et de préciosité, celui de la cour amoureuse
et de la relation d'un marquis envers une marquise. Et d'une
marquise envers un marquis. Et Mlle de Jonquière. Mais
c'est une autre histoire.
Et en substance ce récit m'a de prime abord laissé
perplexe : une histoire de couple du XIIIème, dont le
mâle est aussi libertin que verbeux, la dame aussi sentimentale
que délaissée. Oui... Classique, très classique,
ultra classique que ce texte de libertinage qui nous rappellera
vaguement certains écrits étudiés au collège
/ lycée. Il manque dans sa première partie un
rien de substance derrière sa réussite éloquente,
délectable mais quelques peu désuète, derrière
son charme fané. Croquant mais vain et attendu, le film
se révèle sur sa seconde moitié, savoureuse
de revanche féminine et de bassesse masculine, de tortures
sentimentales vicieuses et délectables. Il y a un esprit
#balancetonporc qui plane sur ce film ; mais ses débuts
auraient dû être plus virulents et son scénario
aurait dû sagement garder son secret ; sa révélation
à l'intéressé en aurait eu encore plus
de saveur. Le film aurait également eu besoin d'un réalisateur
plus subtile et tempétueux à la fois.
Tiens : il faut absolument que je revois Barry Lindon...