Comédie amère sur les faux semblant, comédie
au ton acidulé qui parle de culpabilité et d'innocence
pervertie, d'innocence entachée, mais sur un ton détendu
et relâché, original, rock n'roll et libéré.
Film à la teneur aisément folle, grandement loufoque,
aux dialogues impeccables, aux personnages vraiment attachants
et en parfaite osmose, tiraillés chacun à sa façon,
bien que dans des directions opposées ; mais se rejoignant
sur un point : les regrets. Et la force du scénario,
son épaisseur tient également au fait que les
seconds rôles sont prodigieusement, amoureusement travaillés,
jusqu'aux plus petits d'entre eux.
C'est touchant, c'est grinçant, c'est à la fois
fun et frais, l'humour venant d'insérer naturellement
dans le récit pour le faire avancer, humour en différentes
strates, passant du noir au rose ; et c'est drôle à
chaque recoins de scènes. En liberté
déroule le récit d'un anti-héros, d'un
anti super-héros, d'un anti justicier ; d'un homme unique.
Récit sur le récit de nos vies rêvées,
imaginées, de nos regrets. Film inclassable tout autant
que poème cinématographique : véritable
prouesse et indescriptible qualité de nos jours. Non
pas un bol d'air frais mais une bourrasque.
P. Marmai y est extraordinaire et Salvadori y met délicatement
les formes.