Les drames que l'ont voit toutes les semaines aux infos de
20h : la fermeture d'un site industriel qui, en tant que groupe
autant qu'entité indépendante, s'enrichit grassement
(et au passage ponctionne les aides de l'État), et les
conséquences pour l'emploi. Le tout, vu de l'intérieur.
Ou quand de riches actionnaires jouent aux pions avec la vie
de pauvres ouvriers ; voici le point de vue de ces mêmes
ouvriers (et du patronat, par souci d'équité intellectuel)
et non celui parcellaire et détaché des journalistes
qui traitent info comme un vulgaire fait divers. Un film qui
sonne terriblement juste, très complet, très riche,
très clair, appuyé sur toutes les problématiques
liées à son sujet (absence de reconnaissance,
divisions, drames...etc) ; c'est bien de l'entendre, mais c'est
encore mieux de l'entendre aussi clairement.
Un axiome de la justice moderne, où les plus riches ne
peuvent accepter de continuer à s'enrichir exponentiellement,
où le diktat de la croissance, de la concurrence et du
sacro-saint marché met au ban de la société
les plus fragiles, cette majorité laborieuse qui porte
le flambeau de leur entreprise. Où quand la loi ne défend
plus les intérêts de modestes citoyens face à
la puissance entreprenariale et le lobying, où l'argent
et la rentabilité sont les maîtres d'un monde sans
chef, sans âme et sans morale. Où faire respecter
l'injustice est un devoir de étatique...
C'est dans ce même pays que l'on pense sérieusement
à mettre la pression sur tous ces feignants de chômeurs...
pour mieux les mettre de force au chômage quelques temps
plus tard... Hallucinant
Un hommage sincère à des hommes et femmes courageux,
qui prennent de gros risques (financiers et humains) pour sauver
leur emploi, et finalement pour survivre ; à voir en
complément d'un Merci
patron. Tendu, palpitant, rempli d'émotion, dur.
Très dur.
Avec une caméra qui s'immisce au milieu des débats,
en leur coeur, mais sait se faire discrète pour laisser
parler les personnages et les situations ; en mode immersif.
Essentiel.