Féminisme. Faire un film sur les difficiles débuts
du football féminin en France, en montrer les réticences
et moqueries masculines ainsi que la façon dont ce sport
s'est imposé dans le pays, est un excellent angle pour
aborder la notion de féminisme dans nos sociétés
patriarcales. Sauf que... sauf que le scénario se cherche
et surtout se perd en route malgré de louables efforts
derrière la caméra. Il se trouve tout d'abord
de trop nombreux paramètres qui parasitent notre engagement
: ce principal protagoniste qui se trompe régulièrement
de prénom a déjà trop vécu au cinéma.
Quelle est donc cette entreprise de presse qui a tellement de
temps pour organiser une simple kermesse ? M. Boublil -bon acteur
de comédie au demeurant, ici en dragueur arriéré-
ne nous fait pas du tout rêver et reste irréversiblement
non crédible en tombeur de ces dames. La petite secrétaire
dont le scénario nous cache très maladroitement
son génie du foot, tout comme le rôle tout dessiné
du champion italien (spoiler ?) montrent les nombreuse faiblesses
de la démonstration.
Que faire avec ce scénario, torché au bout de
30mn ? Rien : il n'y a aucun relief, si ce n'est une historiette
de jalousie et la petite histoire du foot féminin. C'est
carrément maigrichon, guère réfléxif,
engagé du bout des doigts et sans une trame digne de
ce nom pour nous aider à être happer et embrasser
la digne et importante cause de ces dames. Plutôt que
d'en faire une grande oeuvre féministe -et comique, pourquoi
pas- ouvrant sur un débat sociétal ou historique
(comme lorsque l'on apprend que le mari doit signer une autorisation
pour que sa femme pratique du sport...), le film préfère
se focaliser sur des sujets de moindres importances et se transforme
en une oeuvre passe-partout et inexpressive ; ou à de
trop rares moments. Faire rire et réfléchir en
même temps n'ont jamais été incompatibles...