Crazy Heart ?
Vouloir moderniser "A star is born" était en
soit une idée alléchante et même courageuse
: car tout cinéphile qui se respecte connaît l'histoire
par cœur (3 versions, de grand films). Sauf que les scénaristes
de ce nouveau remake s'en sont tenus à l'essentiel, ne
dépassant que rarement le stade de la love story star
/ inconnu (Coup de foudre à Notting Hill).
Ce A star is born n'est en rien fidèle
à l'esprit du scénario originel : le maestro ivrogne
n'est pas ici en pleine crise de reconnaissance, sa rencontre
avec la jeune prodige ne lui permet pas de se projeter en elle,
revivre sa gloire passée à travers elle, faire
de cette artiste le prolongement de sa propre carrière.
Tout se réduit ici à de la simple jalousie artistique.
Et le film s'en voit férocement appauvri, se concentrant
essentiellement sur la success story, le mentor devenant un
simple lover porté sur l'alcool puisque la star en devenir
est prise en charge par un autre. Jusqu'à ce final qui
perd à la fois sa substance et sa force (le geste devient
difficilement compréhensible), étant par ailleurs
téléphoné quelques scènes auparavent.
On y retrouve une partie de la ligne directrice, mais certainement
pas l'esprit. Quitte à moderniser le sujet, il aurait
fallu tout d'abord être plus scrupuleux et, ensuite, transformer
le film en un brûlot contre le showbiz actuel...
Ce n'est pas non plus une réalisation à la hauteur
des ambitions de l'oeuvre, la musique ne m'a pas toujours transporté,
le montage est parfois très indélicat, participant
à la "déconnection" du spectateur, le
couple n'a pas, pour ma part, traversé l'écran.
Ce n'est pas le film sanguin que j'attendais, pas assez vibrant
pour cela, et je n'ai pas du tout été transcendé
par Lady Gaga, l'actrice. A star is born possède
les défauts d'un premier film, mais certainement pas
la fraîcheur... même si je lui concède une
très belle scène finale.
Je ne saurais vous conseiller de voir / revoir la version de
1954...