Les films de Jason Reitman sont tous intéressants, chacun
à leur niveau de réussite : et celui-ci n'échappera
pas à la règle ; c'est même une joli réussite
! L'auteur et son acolyte scénariste (Diablo Cody) décrivent
avec précision et intensité la vie extraordinairement
banale d'une femme enceinte, avec ses deux enfants et son mari.
Tully est donc un film cru, qui sent le vécu
puisque tellement juste sur le dur métier... de mère
! L'intense fatigue, les coups de blues, les larmes, les métamorphoses
physiques, les difficultés au quotidien sont là
pour tordre le cou à ses pubs idyliques pour les couches
ou le lait pour nourisson. C'est une oeuvre drôle, très
drôle, dure, tendre, banale. Banale ? Non : car vous allez
découvrir Tully et son métier pour le moins surprenant.
Il y a même une sensibilisation à l'autisme (difficultés
au quotidien, intégration scolaire...).
Et comme d'habitude je ferai ma déclaration d'amour (cinématographique)
à Charlize Theron, qui est encore et toujours à
la fois parfaite et d'une beauté renversante en mère
-même sans l'ombre d'un maquillage et avec de nombreux
kilos en trop-, mère d'aujourd'hui, femme trentenaire
qui n'a pas vu le temps passer et visualise à travers
cette jeune fille une partie de sa vie perdue dans la sublime
banalité de son quotidien. Avec un final complètement
fou, inattendu et sublime, profond et intelligent ; même
si au niveau crédibilité on est à la limite
de l'acceptable, on accepte d'y croire. Un film au charme fou
!