Mais pour quelles sombres raisons des producteurs ont eu l'idée
de mettre de l'argent -beaucoup d'argent- dans une nouvelle
version de Robin des Bois, en cette année 2018 ? Si ce
n'est parce que la mémoire des spectateurs est très
courte en général...
Car, à part tourner les prémisses de l'histoire
dans un autre sens, que fait ce film ? Embrasser la tentation
de l'Histoire, ou plutôt d'une autre histoire ?
Si l'on prend pour original le fait que Robin et Marianne sont
déjà in love, que le prince des voleurs a appris
son art à l'armée (où, comme dans Minecraft,
on avait inventé des mitraillettes à flèches...)
et y rencontre avec un futur frère d'armes ; alors on
se contente de bien peu. N'oublions pas que dans le fond on
ne s'y retrouve que trop, et même si le film se tortille
on n'évitera pas l'ennui, les défauts l'emportant
aisément sur une lecture convenue et consensuelle du
mythe. Déjà vu.
Pas totalement impropre à la consommation, on sauvera
quelques meubles : une pointe de politique (la peur des arabo-musulmans)
et de vilaine corruption (la révélation du scénario)
; une pointe de Arrow coulant dans les veines de ce Robin ;
et un shérif de Nottingham à peine plus humain
et dont on aurait apprécier voir pousser plus en avant
la définition. Globalement ce n'est pas si mal emballé,
mais sans le charme de E. Flynn ni la puissance de R. Crowe
cette version sombrera vite dans l'oubli, la faute à
un manque d'audace évident.