Une fillette ni assez noire ni assez blanche rencontre un garçon
et, ensemble, presque symboliquement, ils vont devoir lutter
contre un dangereux mystère parisien. Ils vont évoluer
dans des décors absolument somptueux (et réels
!!) qui ne sont qu'un ravissement pour les yeux, une visite
de Paname et des célébrités de l'époque.
Visuellement c'est un petit chef d'œuvre aussi mirifique
que bourré de talents : ce que l'animation a fait de
mieux cette année, mélange éblouissant
de techniques diverses, parfaitement intégrées
au film. Et puis il y a le style Ocelot : des personnages au
graphisme typique, personnages au phrasé unique, soulignés
agréablement par la composition de G. Yared.
L'action se situe à la Belle Epoque, entre les soubressauts
de l'émancipation féminine et la toute puissance
d'une Europe coloniale au racisme officiel.
Ocelot prend parti d'écrire un plaidoyer contre la discrimination
et, surtout, contre la mysoginie, prenant pour décor
la France : comme pour rappeler aux spectateurs, jeunes et plus
vieux, que personne n'a le monopole de la bêtise et que
celle-ci à plutôt tendance à revenir sur
le devant de la scène.
A la fois hommage visuel et déclaration d'amour à
une époque, à un pays, mais également cri
d'alerte envers ce passéisme ambiant qui voudrait remettre
-laisser- au centre du monde les mâles (américano)
européens.
Le film reste toutefois un peu trop didactique, destiné
à toucher un public pré-adolescent, suite un peu
artificielle de rencontres fort à propos, pour servir
le sujet du film. Le fin mot de l'histoire est même un
peu tiré par les cheveux et aurait mérité
d'être plus réaliste que pseudo-métaphorique.