Trop tôt. Je n'avais pas envie de voir ce film qui semblait
a priori devoir uniquement surfer de manière racoleuse
sur un évènement encore chaud dans nos mémoires,
jouer sur la corde patriotique de la populace américaine,
mais sur lequel nous n'avons encore aucun recul "historique".
Et il se trouve, justement que ce 15:17 n'a
strictement rien à nous dire : c'est le biopic de personnages
inconnus, communs et même complètement quelconques,
et qui aurait pour seule originalité de mettre en scène
les vrais acteurs de ce drame -au demeurant pas mauvais acteurs.
Le message du film ? Nous pouvons tous être des héros
(voir le discours du président) : Comme nous, ces héros
improvisés ont eu des problèmes scolaires et /
ou familiaux, une longue amitié, des carrières
plus ou moins réussies, ils ont simplement effectué
leurs vacances en Europe et se sont trouvés là
par hasard : c'est d'ailleurs la partie la plus ennuyeuse du
métrage, avec cette vilaine impression d'assister à
un interminable film de vacances... En clair : ils sont banals,
ils sont comme nous ; nous pouvons être comme eux. Précepte
que l'on avait compris dès le départ et qui ne
nécessitait nulle démonstration. Ce qu'il y a
d'encore plus maladroit c'est que le film cherche constamment
à justifier leur héroïsme ; tour à
tour divin ou pressenti.
Alors pourquoi ces trois là ? Il y eu d'autres héros
ce jour là, qui resteront dans l'ombre (le premier homme
qui est intervenu et a pris une balle)... Pourquoi ne pas avoir
effectué le même travail d'approche en parallèle
avec le terroriste pour contre-balancer le propos et montrer
l'héroïsme sous un jour "politique" ?
Film aussi banal que ces citoyens, projet peu engageant, histoire
translucide et insipide dont le scénario nous offre une
reconstitution vraiment très moyenne ou même le
grand Eastwood s'efface derrière sa caméra. Un
bon docu aurait mieux rendu hommage à ces hommes.