Une photo baignée de lumière blanchâtre,
la musique voluptueuse de Desplat, une réalisation particulièrement
audacieuse par l'un des artiste les plus doués de sa
génération : l'esthète Cianfrance n'a rien
perdu de sa superbe en l'espace de 3 films. Un ancien soldat
brisé par la vie se reconvertit en gardien de phare,
attiré par l'isolement et la tranquilité du job.
Mais une belle jeune femme va bouleverser ses plans de carrière.
Derrière la beauté du film se cache un scénario
dont on voit trop l'ossature : l'histoire d'amour est assez
platement traitée dans un premier temps si bien que l'on
attend indubitablement le drame / l'évènement
qui lancera le film. Et il arrive en deux temps, nous prenant
finalement à contre-pied après nous avoir laissé
de glace. Bien sûr que le sujet est puissant, ces personnages
tiraillés entre égoïsme et amour pèse
de tout leur poids sur le scénario ; cependant l'histoire
parait débuter trop tardivement, nombre de scènes
perturbent notre concentration, ramolissent le propos et le
scénario gardera au pieds ses gros sabots, empêchant
l'émotion de s'installer et de prendre toute la place
qui lui est dûe. J'ai même trouver M. Fassbender
un peu à l'étroit dans son rôle alors que
A. Vikander explose littéralement à l'écran.
Preuve que le sujet est traité un peu trop de biais :
cette magnifique scène qui répond à l'égoïsme
des ces deux anti-héros par l'abnégation et l'amour
(lorsque la mère biologique décide de laisser
le bébé) n'aura que très peu d'impact sur
l'histoire... Un film esthétisant qui aurait mérité
un traitement plus cinématographique du roman originel.