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Tu ne tueras point
Budget = 50 M$
BOX OFFICE France = 649 / 15 831 - 216 000 - (543 000) entrées
BOX OFFICE USA = 15,2 / (67,2) M$
BOX OFFICE Monde = (175,3) M$
 

L'histoire d'un jeune homme amoureux qui s'en va pour la guerre en Europe. N'importe qui à Hollywood en aurait fait une romance ou un film de guerre classique, réussi peut-être... Mel Gibson fait tellement mieux que cela ! Car le film possède un thème central fort qui dépasse son argumentaire premier : la violence. Si l'on se plait tout d'abord à penser à des oeuvres comme Full metal jacket (l'entraînement) ou encore Hamburger Hill (dont la conclusion est radicalement différente mais sur une thématique similaire), Gibson trouve sa propre voix avec cette histoire vraie, symbolique, pas loin d'être métaphorique (l'axiome père / guerre) et d'une puissance rare. Car l'originalité de l'oeuvre est bien évidemment son incroyable personnage principal, patriote mais objecteur de conscience, qui souhaite participer à l'effort de guerre sur le terrain, mais sans arme. Sans violence.
Avant d'en étudier la thématique et toute la teneur, saluons le travail fabuleux des artistes en présence : le casting de haute volée, avec un tête un A. Garfield qui prête formidablement son minois naïf à ce soldat que l'on va voir évoluer au fil des images ; deux autres mentions toutes spéciales à deux autres contre-emplois phénoménaux : celui du brillant V. Vaughn parfait dans la version moderne du sergent Hartman, et celui du sous-estimé H. Weaving dont l'interprétation toute en nuances du père mériterait amplement une récompense. Saluons également le travail photographique tout simplement éclatant, la musique toujours à la pointe dans les oeuvres de Gibson (Celle de Braveheart restera l'une des plus belles compositions de toute l'histoire). Ne quittons pas le domaine technique sans évoquer le maître derrière la caméra : sa réalisation y est lyrique, expressive, et presque gothique dans son expressivité de l'horreur ; le film en devient saisissant (la toute première scène de bataille vous fera tressauter), apocalyptique, terrifiant et parfois pas loin d'être insupportable. Car Mel y dénonce la violence, la boucherie des conflits armés et il n'hésite jamais à mettre les bouchées doubles pour ce faire, non par plaisir purement visuel, mais par dégoût.
Le film aborde ici, tout symboliquement, une nouvelle notion de courage : il n'y pas de courage dans la violence semble-t-il nous dire, en faisant référence à ce père violent puisque plus fort que ces enfants ; avant que ceux-ci ne grandissent et ne deviennent à leur tour plus forts que lui. Bel exposé sur le sujet que de suivre cet homme, idéaliste, fier, têtu et rebelle (comme nombre de héros du réalisateur, W. Wallace en tête), objecteur de conscience qui a suffisamment vu de violence dans son existence pour l'abhorrer. Mais c'est également une autre vision de la guerre, celle vécu par un infirmier, présent non plus pour tuer son prochain mais pour soigner, sauver des vies, peu importe lesquelles d'ailleurs. La réunion de toutes ces thématiques débouche sur un héros positif puisque pacifiste, un héroïsme non surrané puisque toujours très actuel ; Gibson sublime ici ces thèmes et les approfondit, livrant une oeuvre qui nous prend aux tripes et trotte encore longtemps dans nos petites têtes après sa vision.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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