Une première scène afin de vous prendre par la
main et par le rire. Oeuvre sobre -allemande-, filmée
caméra à l'épaule, posant ses personnages
en plein centre du cadre et les définissant avec une
précision métronomique ; Mr Conradi est assurément
l'attraction principale de ce film, entre le clown par nature
et le Sissi au masculin plongé dans le monde cruel et
sauvage du bussiness international et de sa propre fille. Film
social du bout des lèvres qui montre, pour une fois,
que les plus riches ne sont pas les plus heureux (sa fille).
Oeuvre en 3 temps qui nous présente Conradi, puis bascule
sur l'histoire de sa fille avant de réunir plus proprement
Conradi / Erdmann et sa progéniture. Et je trouve que
ce qui m'attirait dans un premier temps -le rire et le social-
perd de sa superbe au fil des minutes, l'oeuvre laissant échapper
sa substantifique moëlle en plongeant dans la technicité
du travail de Mlle Conradi. Et même en faisant sortir
de son chapeau ce Toni Erdman de substitution, celui-ci est
un peu timidement employé, un peu tardivement sans doute,
et le scénario perd de son charme, voir de son humour,
et ne semble plus trop savoir où il se dirige -autre
que là où on l'attend, c'est-à-dire dans
la prise de conscience de la jeune entrepreneuse. Il se noie
dans d'étranges considérations, perdant de vue
son propos jusqu'en ce pétage de plomb déconcertant
et franchement autant hors sujet que tape-à-l'oeil. Gardons
dans un coin de notre tête la morale de l'oeuvre : Ne
perdez jamais votre sens de l'humour ;)