Une comédie sur le chômage ? Avec un pitch en
béton (des conseillers pôle emploi voient leur
agence fermée car ils ont tellement bien fait leur job
qu'il n'y a plus de chômeurs ; à eux d'en trouver
!) et un scénario en papier mâché ?? Et
bien non ! Dubosc continue de me surprendre avec (quelques)
projets d'envergure, en tous les cas plus ambitieux. Ce film
c'est un peu l'histoire de l'arroseur arrosé. Mais dans
une sale ambiance, lourde voir dépressive, entre le monde
des sans emploi et celui des petites gens qui connaissent la
misère d'une existence morne ; un Dubosc méprisable
et incapable d'aimer sa femme ou sa propre fille, un F-Demaison
speed qui palie à la molesse dépressive de son
épouse, et une Zylberstein vieillissante et dépassée
par la charge de ses enfants... Pourtant le film parsème
quelques rayons de soleil au gré du scénario,
vision clairement sarcastique de Pôle Emploi : l'agence
est une entreprise comme les autres, un tremplin administratif
pour ses patrons, une machine à radier pour masquer des
statistiques déjà déplorables, une machine
enrayée et inadaptée. Le film appuie sur le côté
humain, même s'il se cherche un équilibre tout
au long du métrage et restera bancal, jonglant maladroitement
entre ses personnages et des situations pas forcément
maîtrisées, des idées mal organisées
ou mal amenées. Pourtant le projet est non seulement
louable, mais dans une certaines mouvance "sociale"
à la française, il prend à contre-pied
les comédies françaises souriantes, meanstream
et bêtifiantes. Et le message, naïf mais rassembleur,
sur la force de l'amour nous laisse entrevoir qu'une porte s'entre-ouvre
dans le paysage déprimant de la comédie usinée.