Vous connaissez mon aversion avérée pour la comédie
française mean stream ? Mais quand je tombe sur l'une
d'entre elle qui emporte mon adhésion, dont les auteurs
ont, il est vrai, déjà fait leur preuves, je suis
le premier à m'en réjouir.
Pourtant j'ai eu peur ; très peur. Ce personnage principal
reste la piteuse caricature du cinéma français
: le vieux mal fichu (dsl J.P.) qui trompe sa femme avec une
personne de 20 ans plus jeune que lui... je ne dis pas que ce
n'est pas totalement irréaliste (même si je n'en
connais pas personnellement), mais que cet archéotype
hante de trop le 7ème art français ne lui rend
pas service, le ringardise et l'éloigne de nous, spectateurs
lambda. La suite me donnera cependant tort sur la qualité
du scénario. Car il s'agit d'un film tellement plus drôle
que son très médiocre trailer (d'aucun diront
réussi, puisqu'il ne dévoile pas l'essentiel des
bons moments...). Derrière le show Bacri (je t'adore
J.P. !) il y a une série ininterrompue de scènettes
qui prennent leur temps de se construire, de travailler leurs
gags au corps, de nourrir les dialogues et qui font mouche à
chaque fois. Le tout dans un ensemble scénaristique simple
mais cohérent et rudement efficace. Et cette foultitude
de personnages bien trempés donne le piment nécessaire
à la réussite du projet : du photographe prétentieux
à la carrière et à la vie amoureuse ratée
jusqu'au D.J. merdique au coeur tendre, en passant par l'extra
improvisé et benêt prenant tout au premier degré,
le serveur amoureux dépressif, la chef grande gueule
et vulgaire, le mari en vrai chef d'entreprise,...etc. Sur un
air de catastrophe annoncée (je parle de la thématique,
pas du film), c'est une oeuvre dans laquelle on se sent bien,
avec un Bacri touchant, des moments de grâce derrière
une belle dose d'humour, traversée par les thèmes
et les mêmes engagements des deux réalisateurs-scénaristes
(ici à travers le personnel engagé au black).
Une petite leçon de bonheur et un bon moment de cinoche.