L'amour et l'art ; l'amour de l'art. La méthode Rodin
: voici un biopic qui, s'il n'élude pas la vie du célébre
sculpteur, ose parler frontalement de son sujet, en long, en
large et en travers. Même si le film semble s'estomper
au fil des scènes, comme si l'amour prenait le dessus,
on sent que l'essence de l'homme d'art traverse tout le sujet.
On n'échappera pas aux ponctifs (mais Rodin était
un coureur), à un regard très français
(la nudité ne sera pas seulement artistique), et à
une oeuvre assez étouffante ; les dialogues prolongeant
les pensées mais l'alourdissant. En fait il s'agit avant
tout d'un métrage très technique, très
pointu, peut-être un peu coincé dans ses ateliers
-à juste titre, mais encore faut-il l'accepter, et forcément
un peu pesant. Un film hommage à l'art et au monde de
l'art, avec un Lindon très inspiré et un Doillon
qui n'a pas manqué de me surprendre, ne se bornant pas
à ses plans longs (très réussis) et ne
conservant pas l'ascendant sur ses personnages.