Sous ce titre poétique et positif se cache un film que
l'on aurait souhaité aimer sans réserve mais qui
a du mal à se tenir sur grands écrans. Il se présente
sous la forme d'un tryptique qui commence pour le mieux : une
réalisation léchée, inventive et signifiante
; un sujet délicat et très ambitieux, ou comment
faire comprendre aux spectateurs qu'une mort accidentelle peut
ne pas être totalement vaine. La première partie
nous présente une plongée méthodique, réaliste,
dans le drame d'une famille perdant son adolecent dans un accident
de voiture et se trouvant confrontée bien malgré
elle au questionnement sur le don d'organes. Le film ne s'avère
jamais être un mélo larmoyant et vise l'hyper-réalisme,
le choc par les images. Sauf que le développement du
sujet, notamment dans les deux parties suivantes, ne sera jamais
à la hauteur des ambitions. Un flashback censé
rendre plus vivants Simon (mais destiné aux spectateurs
puisqu'il ne fait pas partie des souvenirs des vivants, des
parents...), personnages que l'on épaissit artificiellement
(le personnel médical...), rythme du film qui baisse
peu à peu, à la fois entre chaque séquences
et à l'intérieur de celles-ci. Puis la seconde
partie, didactique, semble sortie un peu de nulle part, avec
des personnages auxquels on a vraiment du mal à s'attacher,
et un film qui a grand peine à raccrocher tous les wagons
de son scénario. Pour finir par une troisième
partie, conclusion scolaire pas très éloignée
du cours de science, qui tue le film et notre entrain premier.
Kool Shen m'a cependant bluffé.