Depuis son chef-d'oeuvre, Le
mariage des moussons, M. Nair n'aligne plus que des films
effroyablement impersonnels, masquant de bons sujets trop souvent
gâchés. Queen of Katwe fera quant
à lui partie des ses oeuvres pétries de bonnes
intentions mais qui auraient plutôt mérité
un documentaire approfondi, voir un article de fond dans un
journal ; sauf que le film est tiré d'un livre et que
de toutes évidences celui-ci se suffit à lui-même.
Une espèce de Slumdog
milionaire-bis ; mais là où D. Boyle portait
littéralement son film (rappelez-vous ce montage à
tomber par terre et ce modèle intemporelle de réalisation
!!), ou celui-ci était doté d'un scénario
qui sortait définitivement des sentiers battus, lançant
son sujet comme un thriller, le dévelopant en ne cessant
jamais de surprendre le spectateur ; ici M. Nair choisit le
traitement le plus conventionel qui soit, le plus plat et le
plus rectiligne... Et ses efforts -louables dans un premier
temps et dans le fond- à nous présenter cette
petite pauvre qui sort de son ghetto grâce à ses
dons vont totalement échouer, écroulés
sous la banalité. D'un profond ennui.