Il y a dans ce film tout ce que j'aime, depuis Le brasier,
chez E. Barbier : c'est un vrai film de cinéma, avec
des images de cinéma ; des lumières éblouissantes
et joliment prononcées, des couleurs chiadées
et renversantes, des plans réfléchis, un cadre
toujours impeccable et des mouvements de caméra qui nous
emportent.
La promesse de l'aube n'est rien d'autre que
le biopic du romancier -entre autres- Romain Gary, depuis son
enfance (sa mère exubérante, envahissante et rêveuse,
sa vie en Pologne avant la guerre, son statut de juif), son
adolescence (en France) jusqu'à l'âge adulte (ses
amours, la guerre, son 1er roman ). Le film va tourner grandement
autour de cette mère excessive qui va pour beaucoup déterminer
les choix de vie du jeune homme ; et ses succès.
Sauf que, sans doute à force de manger du biopic tous
les mois de l'année, il se trouve que le film possède
un format bien trop sage, celui d'une success story somme toute
banale, racontée chronologiquement ; même si les
personnages sortent vraiment du lot, leurs diverses relations
étant complexes et fouillées, et étant
campés par des comédiens d'exception : C. Gainsbourg
trouve ici son meilleur rôle, P. Niney y est absolument
irréprochable et renversant. Je nourris enfin un tout
autre regret, qui est en fait une gêne profonde : celui
de ces seconds rôles féminins qui ne semblent bonnes
qu'à montrer leur poitrine dans les courtes scènes
qui leurs sont attribuées...