A la vision de ce film je suis clairement resté perplexe,
voir dubitatif, et ce dès l'abominable scène d'introduction,
parfaitement inutile, presque odieuse. Atmosphère, vous
avez dit "Atmosphère" ??? Nocturnal
animals est une oeuvre crue à l'histoire double
: celle d'une galeriste d'art, naviguant entre le passé
et le présent, et celle du roman que son ex-mari lui
envoie. Qu'ont donc en commun ces deux récits parallèlement
racontés si ce n'est qu'ils évoquent la perte
d'êtres aimés ? L'histoire fictive se mûe
en thriller farfelu et pénible à force de vouloir
montrer / démontrer la faiblesse, la molesse et la couardise
de son "héros". Faussement craspec, l'histoire
deviendra vaine, par manque d'émotion et surtout à
trop vouloir devenir un revenge movie sans enjeu, qui se traîne
jusqu'à son final bâteau. Le tout emballé
par un héros tête-à-claque qui ne convient
absolument pas à l'immense J. Gyllenhaal. Mais le pire
c'est que l'histoire réelle, celle que l'on suit en parallèle,
donc, est profondément ennuyeuse et ne contre-balance
jamais la fiction. On ne pourra cependant nier la recherche
formelle : une photo à la fois sombre et profonde, une
réalisation léchée et minutieuse, une belle
brochette d'acteurs pour la plupart mal employés (exception
faite de M. Shannon, qui tire son épingle du jeu). L'histoire
de non-héros pour un film non-cinématographique
; en tout cas littérallement non-cinématographique.
Simplement l'impression de lire un mauvais bouquin avec quelqu'un
dont la vie n'est pas franchement passionnante...