La richesse de ce film est de ne pas traiter un seul sujet
à la fois. Sa force est sa réalisation hautement
inspirée qui nous transporte tout au long de l'oeuvre.
Son originalité est de nous offrir une vision nouvelle
sur la minorité noire américaine. L'histoire d'un
enfant frêle et bouc émissaire qui croise la route
d'un dealer : le film dessine ses personnages avec douceur et
un réalisme saisissant, un réalisme social, loin
des clichés habituels ; des personnages et leurs liens
déchirants, des personnages qui vont se détruire
et se construire tout au long du film. La mère détruit
son fils, le dealer détruit la mère ; le fils
essaie de se reconstruire dans cette famille d'adoption, puis
en devenant comme ce père de fortune dont l'acteur mime
les traits à la perfection. Film assez pudique sur des
sujets sensibles et délicats (l'homosexualité
chez les Black, la pauvreté, la drogue, le déterminisme
sociale) traités à travers trois étapes
de la vie d'un homme, écorchant certains mythes tenaces
(le gangsta aux dents en or), en construisant d'autres (l'homme
et son histoire, celle qui se cache derrière chacun de
nous) et en mettant en lumière (le moonlight) la fragilité
de tout un chacun et la difficulté à se construire
en tant qu'homme. Dommage que la fin soit aussi interminable...