Un travailleur qui a fait un infarctus perd sa pension à
cause d'une évaluation effectuée par un obscur
organisme chômage... Ou quand l'imbroglio et la mécanique
administrative anglaise peut détruire l'existence d'un
honnête travailleur qui a le malheur de ne pas être
en bonne santé et a déjà passé 3/4
de sa vie à la tâche. Folie et froideur "brazilienne"
d'un système borné qui rejette de plus en plus,
et avec une véritable violence étatique, l'humain.
Démarche ubuesque et quotidienne ou comment un grain
de sable (le vieux monsieur malade et mal dans son temps) vient
se coincer dans les rouages trop huilés d'une machine
à écraser le citoyen ; citoyen fondamentalement
bon à même de venir en aide à son prochain
malgré ses propres soucis. Le film de Loach décrit
avec précision la rigidité d'un système
moderne, dématérialisé et profondément
inhumain où la loi générale et centrale
oublie l'individu dans ce qu'il a d'unique ; le Pôle emploi
britannique ne pourra que tristement rappeler la situation de
son homologue français pour qui y a déjà
eu affaire... Loach met encore une fois dans le mille en montrant
la grande misère des petits travailleurs anglais, constat
d'un pays aussi immensément riche que miséreux
qui piétine les droits des plus faibles et leurs ôte,
en plus de leur travail, leur dignité. Constat observé
avant le fameux Brexit et dont on imagine que l'auteur saura
également rendre compte des dangereuses conséquences,
pour les plus faibles, dans les années à venir...
Eternel constat, pas fondamentalement original, pas vraiment
surprenant, à la réalisation très sobre,
mais qui a le mérite d'exister et de le rapeller à
notre bon souvenir. La situation française n'est guère
mieux...