Le vent de fraîcheur de la rentrée : à
ne rater sous aucun prétexte. Les dialogues y sont absolument
brillants, complètement cinglants et superbement léchés,
délectables et vraiment très drôles. La
révélation du film est bien évidemment
la jeune actrice Mckenna Grace, qui explose littéralement
à l'écran : il y a longtemps que l'on n'avait
pas vu un si jeune acteur aussi à l'aise dans un rôle
aussi difficile. Elle porte à bout de bras un personnage
délicieux et nuancés qui semble avoir été
écrit pour elle, celui d'une gamine au génie hors
du commun, à la très forte personnalité
et souvent à fleur de peau. Cependant elle n'efface pas
la performance de C. Evans qui prouve à qui veut l'entendre
que son registre est varié et son talent intact. M. Webb,
après son escapade dans les toiles d'Hollywood, revient
à ce qu'il aime et ce qu'il sait faire à la perfection
: des films d'auteur. On le sent heureux, jubilant de sa liberté
retrouvée. Le résultat est un film d'une justesse
incroyable, parfaitement maîtrisé même s'il
comporte son lot de scènes assez convenues (et encore,
ça se discute...) ; convenues, mais toujours irrésistibles.
Le film mélange les genres et les sentiments, chaque
partie étant parfaitement équilibrée (les
séquences de procès créent un véritable
suspens), et il se permet de poser l'éternelle question
qui est de savoir si la justice pense réellement au bien-être
des enfants dont elle a le destin en charge ? Émouvant,
hilarant et fin, il y a même de somptueuses et inoubliables
scènes : celle de l'hôpital est une bouffée
de bonheur à l'état pur. Dans le registre des
duos improbables du 7ème art, ce film aura une grande
place.