Ce qui vous sautera immédiatement aux yeux, et n'aura
de cesse de vous émerveiller 1h50 durant, c'est la beauté
picturale du film, pas loin d'en faire -de ce côté
stricto sensus- un chef-d'oeuvre : couleurs chatoyantes, presque
irréelles et pour ainsi dire paradisiaques dans ce qui
s'apparenterait plus à un tableau. Sublime et rare. Hung
nous livre une réalisation époustouflante, toute
empreinte de velours, de douceur, où la caméra
n'a de cesse d'avancer -tout comme la vie, sujet de son film-
avec une délicatesse inestimable. Derrière son
élégance, sa grande finesse, sa recherche visuelle
et technique, il me semble étrange qu'à autant
parler de bonheur et de malheurs on ait autant de mal à
être embarquer par le flot des sensation recherchées.
Le film sera rythmé par les 3 cycles de la vie : naissance
- amour - mort. Mais il faut avouer qu'il peine à sortir
de ce schéma assez rigide, comme une dictée en
voix off, assez froide puisque mécanique et qui, et c'est
ce qui tue le propos, nous tiens à distance de toutes
émotions. Dans un premiers temps tout du moins. Car à
force d'insister, de connaître cette famille, la vie de
ces femmes sur pas moins de 5 générations, on
finit par s'attacher à celles-ci, à se mettre
dans leur peau ; mais trop tardivement. Il manque quelque chose
d'essentiel à ce scénario pointilliste qui amène
le film par petite touche et laisse notre esprit rassembler
l'histoire, bien aidé par un montage très habile
: un peu plus de temps introductif pour nous habituer à
son format définitivement original, loin des schémas
classiques de "Films en costume", pour nous habituer
à cette oeuvre hors norme qui laisse toute intrigue de
côté et se focalise sur la biographie parcellaire
de ses divers personnages. La vie vue par le prisme de son début
et de sa fin, Eternité est un hymne
à l'amour, celui du mari pour de sa femme, celui du couple
pour ses enfants. Une belle expérience de cinéma.