La seconde marche. Surprenant projet que cette fausse "suite"
à l'historique La marche de l'empereur,
entre temps ramené dans le giron de Disney Nature via
Buena Vista. Si je n'étais pas très chaud pour
replonger dans les glaces éternelles de l'Antarctique,
je dois avouer que le film m'a partiellement bluffé :
les images y sont absolument flamboyantes et hautement cinématographiques
: conçu comme un véritable travail artistique
qui distingue cette oeuvre de cinéma d'un film documentaire
classique, télévisuel, simple témoin porté
par la force et la beauté de mère nature. Certaines
séquences comptent parmi les plus belles que j'ai vu
dans ce type de métrage : uniques, les séquences
sous la banquises sont proprement renversantes de grâce,
de finesses, issues d'une pure recherche visuelle, d'un regard
admiratif et impliqué. Et le reste est largement à
l'avenant. Mais alors, passé cette admiration visuelle,
que nous raconte ce récit ? On se concentre cette fois
sur les bébés manchots, les séquences sous-marines
et le passage de relai entre générations ; parfois
de façon un rien bordélique d'ailleurs. Alors
oui, je le répète, c'est divinement réalisé,
mignon au possible, parfois drôle, la musique y est somptueuse,
mais la scénarisation de la vie des manchots sur la banquise
ne m'a pas franchement emballée ; passion que l'on a
grand peine à partager avec Luc Jacquet. J'en veux pour
preuve ce film très récemment vu sur ARTE pour
lequel, comparativement parlant, il n'y fondamentalement pas
de différences de fond. Simplement de forme.