Si le but du visionnage de ce film est d'apprendre quoi que
ce soit de neuf sur la banlieue en général et
les quartiers nord de Marseille, vous risquez d'être déçu.
Par contre rien n'empêche de dire qu'il s'agit d'un très
bon film, d'une véritable machine de guerre, hautement
efficace, très bien scénarisée grâce
à ce qui fait souvent défaut à ce type
de cinéma (une véritable intrigue, maligne au
possible), hyper documentée, très "technique",
parfaitement juste dans sa vision globale, sa violence et son
étude de cas. La banlieue en tant que monde à
part, grandes familles inspirées des mafias italiennes
où se croisent traffic de drogue et autres, grand banditisme,
meurtre, descentes de flics, règlements de compte, bandes
rivales, trahisons, armes à feu, petites amies désabusées
ou encore flics ripoux. Bref : toute la panoplie habituelle.
En même temps, en visant le réalisme d'une situation,
le scénario ne pouvait guère y échapper
: et en évitant la morale bas du plafond (la vengeance,
c'est pas bien), le film préfère démontrer
que mettre la main dans l'engrenage de la vengeance et ses conséquences,
celles qui pervertissent tout un quartier, entraîne tout
ce microcosme, y compris les bons éléments à
même de se sortir, justement, de ce cercle vicieux. En
sociologie on nomme cela le déterminisme social, ce que
les politiques français, coincés dans leur tour
d'ivoire, peinent à comprendre... Pas de surprise fondamentale
mais un bel ouvrage servi par des acteurs investis et totalement
bluffants.