Les histoires d'amitié, d'influence et -c'est le plus
étonnant- d'inspiration entre les deux artistes que sont
E. Zola et P. Cézanne. Si la réalisatrice y met
les formes, les couleurs, les mots, voir les notes, si le montage
joue agréablement avec le temps, le film ne décollera
jamais... Car il reste quelque peu froid, sonnant comme faux
à force de donner une consistance toute cinématographique
à un film qui aurait peut-être dû jouer la
carte du réalisme ; d'un certaine réalisme derrière
la reconstitution historique. Beau mais bien trop froid. Et
puis il y a ce récit qui nous conte combien la vie de
P. Cézanne a influencé les récits de son
ami ; mais le scénario préfère retenir
les histoires miteuses, éternelles, sempiternelles histoires
de fesses entre mâles célèbres et femelles
trop volontairement dénudées, afin, semble-t-il,
de donner son cachet "artistique" à l'oeuvre.
Le récit parallèle d'une ascension fulgurante
et d'un succès qui peine à venir était
le moteur de l'émotion du film, mais celui-ci me parait
noyé dans une certaine vacuité. Les acteurs sont
formidables, mention toute spéciale à G. Galienne
qui, je le répète, déborde de talent :
mais même eux n'ont su insuffler un peu plus d'humanité
dans ces personnages de cinéma.