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Le brio
Budget = 9,7 M€
BOX OFFICE France = 1 811 / 51 965 - 412 000 - 1 145 000 entrées
BOX OFFICE USA = - M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

Le brio est une œuvre éblouissante, l'une des plus grandes comédies sociales de ces dernières années et sans conteste le meilleur film de son auteur.
Exceptionnel parce qu'Auteuil joue merveilleusement bien les profs ouvertement racistes, tel un syndrome de cette société qui ne cache plus sa maladie morbide ; Auteuil en sophiste ambigu masquant sa haine et sa surpreante (elle provient de la méconnaissance de l'autre), hideuse inculture derrière ses grands mots : l'exemple de son discours sur la charia, "loi" islamique en constante évolution, en est le parfait exemple... Et à ses côtés C. Jordana est exceptionnelle de justesse et de sincérité ; éblouissante à son tour.
Et le film continu de se distinguer grâce à des dialogues singulièrement léchés et savoureux, croustillants et fluides, travaillés comme des pièces d'orfèvrerie. Ils sont beaux mais ils sont également clairvoyants : il y a derrière chaque mot une véritable réflexion sur les minorités, l'intégration, les préjugés irréfléchis ; par-delà la force d'un discours, qui n'est jamais didactique, qui prend le problème à bras-le-corps, sans tabous, afin de mieux le faire exploser au grand jour.
Le brio est une oeuvre positiviste qui démontre aussi la richesse d'une société prête à intégrer chacun de ses citoyens de bonne volonté, d'où qu'il vienne et quel qu'il soit. On lui reprochera seulement un intrigue est rien translucide, mais Attal la laisse pertinemment en fond, simple outil à sa démonstration. Et puis le film avance à grands pas, sans ne jamais s'éparpiller, pétillant, toujours aussi dense et puissamment anti manichéen. Le brio est une oeuvre rare d'intelligence, bien aidée d'une réalisation légère et d'un fond puissant : le dialogue est un échange qui nous tire tous vers le haut, mutuellement bénéfique pour qui garde l'esprit grand ouvert aux idées et aux autres, il nous rend meilleur et rend meilleur la société. Le dialogue comme un salut. Le dialogue comme un pardon. Le dialogue comme une forme suprême d'intelligence ; encore une fois bien au-delà des mots.
Brillant.

La critique des internautes
 

Comment dire, par ou commencer.
Partagé entre le sentiment d'être un film de téss mais plutôt persuadé au final d'être un film d'Énarque.

Combien de jeunes étudiants, de jeunes issus des bas fonds ou de la diversité (c'est selon) se reconnaîtront dans ces images, ces paroles, ces mots. Dans ces stéréotypes. Le retard, le verlan, le mot plus fort que l'idée. Et quelle entrée en matière quand on reprend du Morin, Gainsbourg, lorsque Mitterrand lui même intervient pour donner sa vision du Beur, des Beurres.

Quel enthousiasme, quelle jouissance pour un mec comme moi de voir une fille, une femme, comme elle.

C'est donc ça notre réalité, condamné à apprendre, à lire, à comprendre, analyser le moindre le classique, répéter les mots, convaincre par les mots.

Tout ce qu'il y a de plus beau est à lire ou voir mais là c'est d'entendre dont on parle. Entendre l'éloquence, le coup parfait dans nos oreilles d'une petite fille innocente et sensible puis tellement véloce enfin. Si véloce qu'on en oublie ses origines, ses caricatures, ces images de société, ces mythes fondateurs de la patrie.

Alors on se lève et on écoute l'art de parler avec "Brio".

NOTE : -/20

Ali