Un jeune prodige qui traverse des histoires de maltraitance
infantile, de familles monoparentales et pauvres, d'une société
qui répond à la violence par la violence ; et
de la vie d'une petite bourgade américaine. Un petit
garçon phénoménal, substitut du père,
qui prend la place dévolue à l'adulte, absorbe
toute l'injustice d'un monde vu à travers ses yeux, avant
d'entrer en révolte. C'est un film remarquablement intéressant,
même si j'émets de grosses réserves sur
la façon dont il traite son sujet, une oeuvre qui a l'audace
de basculer au beau milieu pour virer au mélo, sans pour
autant verser dans le larmoyent ou la facilité (on passe
d'ailleurs très rapidement dessus) pour, enfin, rebondir
et mettre un personnage face à ses responsabilités
d'adulte. The book of Henry est peuplé
de personnages qui sortent vraiment de l'ordinaire, cimentés
par un scénario qui sait surprendre et une ambition colossale
: celle d'analyser la nouvelle place prise par les enfants dans
la famille, la critiquer à sa manière -aussi géniaux
soient les enfants en question- en mettant en exergüe la
véritable responsabilité de ses jeunes êtres
vis à vis d'un monde qu'ils ne comprennnent pas forcément,
dont ils ne saisissent pas tous les enjeux et qui manquent forcément
de recul, aussi éveillés soient-ils. Il est vrai
que le film tord son propos de façon étrange,
très radicale en apparence, et qui, dans le contexte
intellectuel du scénario, reste un rien maladroit ou
extrême, voir dénotant un peu avec la 1ère
partie et ce qu'il est dit du jeune héros. Le film risque
de laisser le spectateur un rien dubitatif quant à la
démonstration. Pour ma part j'ai eu un peu de mal à
adhérer à la 2nde moitié, à l'acceptation
aveugle de la mère et surtout à la solution radicale
prise malgré une certaine et relative intelligence de
la part d'Henry ; mais n'est-ce pas l'amour qui le guide, les
sentiments qui supplantent cette intelligence prodigieuse, où
son immaturité qui est exhumée par cette situation
monstrueuse? Peut-être... De même j'ai trouvé
que le réalisateur était franchement coincé
dans son cadre et manquait de relever son propos.