Un pilote de ligne, simple quidam, embarqué dans une 
                  aventure avec la CIA, puis aux côtés de d'autres 
                  organisations plus ou moins criminelles et annexes, aventures 
                  toutes plus rocambolesques les unes que les autres, et plus 
                  ou moins volontaires. Si le principe est bien connu du cinéma 
                  (voir le récent et encore chaud Un 
                  traitre idéal) il faut bien avouer que ce film restera 
                  frais et pas si simplet que ça. Filmé de manière 
                  brute (façon Liman), appuyée d'une photographie 
                  recherchée, le film a de faux airs "soderberghien". 
                  Mais toute comparaison s'arrête là. Cruise se voit 
                  offrir un rôle qui le change un peu de celui du héros 
                  invincible prêt à en découdre avec les méchants 
                  pour sauver le monde, et le film se refuse tout autant d'en 
                  rester à une histoire manichéenne ; le scénario 
                  s'avère même être un reader's digest de l'histoire 
                  américaine en Amérique du Sud, son ingérence, 
                  sa manière de pousser via la CIA les narco-traffiquants 
                  pour faire chuter les gouvernements soupçonnés 
                  de sympathie communiste, afin mieux mettre en place d'abjects 
                  dictateurs à leur solde. Le scénario se répètera 
                  pourtant en Irak, il suffira simplement d'en changer les termes... 
                  Mais rien de si séreux dans cette entreprise : le film 
                  est un brin atypique dans la carrière de l'acteur qui 
                  nous targue d'un personnage à la fois naïf et touchant, 
                  dans une oeuvre qui tient plutôt bien la route. Alors 
                  oui : la trame est limpide (ascension, dénonciation, 
                  chute), les rôles secondaires assez peu développés 
                  pour laisser plus d'espace au roi Cruise, mais on aurait tort 
                  de bouder ce moment de plaisir gratuit. Ou presque.