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Au revoir là-haut
Budget = 19,8 M€
BOX OFFICE France = 2 740 / 97 394 - 550 000 - 2 094 000 entrées
BOX OFFICE USA = - M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

J'attendais beaucoup de ce film, de la part d'un réalisateur que j'admire depuis le tout début, c'est-à-dire depuis le génial Bernie ; et bien je n'ai pas été déçu ! La première séquence vous plonge au coeur de l'action de la meilleure des façons et celle-ci ne vous lâchera plus : on se trouve face à une version française de Johnny got his gun (film essentiel sur la guerre et que tout un chacun devrait absolument voir).
Ce qui ne manquera pas de vous frapper une nouvelle fois, c'est la réalisation flamboyante et très riche de Dupontel, belle leçon de cinéma pour un film visuellement et tout expressément chiadé, intensément travaillé (même si abus de grue il y a). D'aucun le trouveront peut-être tape à l'oeil : mais vu l'indigence globale des œuvres nationales à ce niveau, on aurait tort de faire la fine bouche devant un vrai boulot de réalisateur, que dis-je : d'artiste. Albert s'approprie le matériau originel pour en faire une oeuvre originale, une oeuvre qui lui est propre et intègre parfaitement son univers fait de situations qui vous prennent constamment à contre-pied, de personnages de cinéma (incarnés par des acteurs aux petits oignons). Autre point important qui m'a littéralement retourné le coeur : la musique, mélodique et vibrante, humaine et enivrante.
Et puis il y a ce fond de scénario : l'histoire d'une arnaque visant, finalement, à récupérer l'argent d'un état ingrat envers ses héros de guerre meurtris ; le héros n'a plus la parole alors il s'exprime, lui et sa douleur, son mal-être, à travers une arnaque éminemment sarcastique. Ainsi qu'au travers de divers et d'exceptionnels masques représentant tour à tour ses humeurs, son état d'esprit. Il y a tout autant une critique vive et au scalpel de l'armée -et du nationalisme- via l'immonde lieutenant qui, tant au sein de l'armée que dans le civil, sera un vampire assoiffé du sang des siens. Un homme qui prospère sur la mort. Et c'est bien à cela que répond brillamment l'escroquerie des deux soldats. Mais il y a aussi ce rapport dramatique au père, ici particulièrement éloquent, et une flambée de personnages secondaires complètement ancrés dans le récit. Divin.
C'est un somptueux film qui joue sur les contradictions (le final), une histoire relevée, drôle, sensible, consistante et d'une belle puissance. Incontournable.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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