Belle surprise. Avec des personnages auxquels on s'attache
immédiatement, un pitch très séduisant
(un atelier d'écriture mené par une écrivaine,
pour des jeunes défavorisés) et une histoire qui
nous entraîne plus loin que cette idée de départ.
Via la découverte en détails de ce jeune "héros"
du quotidien - personnage ambigu s'il en est- il y a un fond
qui se développe à travers des dialogues lourd
de sens, une pensée ancrée dans le monde d'aujourd'hui,
une jolie réflexion sur l'art en générale
et sur la littérature en particulier. Et le récit
file droit sans ne jamais être perturbé, évitant
de se disperser inutilement. C'est une analyse de comportement
qui met le doigt sur un problème réel et sensible,
la pseudo-dédiabolisation d'une extrême pourtant
toujours aussi radicale, haineuse, raciste et dangereuse. Le
film tombe les masques dont se parent ses nouveaux gropuscules
-comme ils l'ont toujours fait d'ailleurs- pour mieux atteidnre
son coeur de cible. Mais derrière un discours où
l'on sent que ce jeune, réfléchi à la base,
équilibré, fait montre de fréquentations
toxiques qui le traînent vers le bas, vers la facilité,
la conclusion rate sa cible en arguant comme raison supposée
un incompréhensible et supposé ennui ; et une
méconnaissance de son bonheur ?
L'art pour intellectualiser, intellectualiser pour ne pas se
laisser séduire par l'ignorance, par le Mal irréfléchi.